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2e jour du Swiss Web Program Festival : les nouveaux outils de production

• La première table ronde portait sur l’évolution des moyens de production et de la formation des professionnels de l’audiovisuel. Laurent Keller (directeur du Léman Bleu), Christian Zurbuchen (secrétaire général des opérations à la RTS), et Dino Auciello (responsable de Bilan.ch) étaient les invités.

Laurent Keller, directeur de la chaîne du Léman Bleu rappelle que beaucoup de reportages sont filmés avec smartphones. Le smartphones étant un outil idéal.  Certes il reste la partie montage qui se fait toujours sur ordinateur. N’en déplaisent aux cameramen, l’esthétique n’est plus ce qui prédomine, on se focalise désormais sur le contenu et l’instantanéité de la diffusion de celui-ci. Cela demande au journaliste d’être multitâche et d’adopter un rythme hyper-interactif. Chez Léman Bleu on prône une certaine polyvalence, certaines informations ont une plus longue durée de vie que d’autres (live + TV + réseaux sociaux).

Pour Christian Zurbuchen de la RTS, les smartphones ont déjà une voie tracée : un outil bien utile et qui permet de créer du contenu de qualité. Cependant, la RTS met en garde sur le fait que le moyen de captation (smartphone) ne doit pas être la finalité. Ce qui compte c’est encore et toujours le contenu. Le défi qu’amènent les nouveaux moyens de production motive néanmoins les équips. L’exemple de l’émission « Contre-pied », filmée à travers la Suisse dans un camion, montre qu’il est possible de produire à moindres coûts avec une grande motivation. Partager, commenter, sont aujourd’hui des réflexes qui font partie de notre quotidien, les télespectateurs ne sont plus passifs.
Le Bilan magazine ne faisait pas d’audiovisuel à la base, mais c’est un challenge qu’ils ont pris à cœur au sein de la rédaction. Dino Auciello, responsable de bilan.ch, se réjouit de cette expérience. Tout d’abord, il a fallu apprendre à maîtriser toutes sortes d’outils, puis essayer d’emballer à la fois une notion de divertissement, mais aussi de news. C’est ainsi que sont nées des émissions telles que le « Baby Entrepreneur ». Comparé à la télévision, le web demande beaucoup moins d’exigences, et Dino Auciello s’en réjouit, car cela lui laisse une plus grande marge de manœuvre.

• La 2e table ronde s’est intéressessée au développement de contenus créatifs pour la réalité virtuelle.
Antoine Cayrol et Pierre Zandrowicz, producteurs et associés d’Okyo Studio sont venus présenter leur société de production. Ils y créent notamment du contenu audiovisuel à des fins de réalité virtuelle. Cet univers de la réalité virtuelle a longtemps été dédié aux jeux vidéo. La RV existe depuis une quarantaine d’années, mais aujourd’hui elle touche des domaines aussi divers que le web documentaires, la science-fiction, et même le porno. La technologie a permis de développer des modèles de plus en plus pratiques, les premiers masques sont déjà sur le commerce.
Okyo Studio a plusieurs challenges : le premier est de permettre à l’utilisateur une immersion totale dans un monde créé de toutes parts (attention on parle de réalité virtuelle et non pas de réalité augmentée qui est l’apport d’informations supplémentaires au monde réel, comme les Google Glasses). Pour créer un monde virtuel, tout est à repenser (son, image, histoire, mise en scène) car l’utilisateur a une vue à 360 degrés, il faut donc remplir toutes les « cases » visibles. Une des principales contraintes est évidemment le relief, très dur à réaliser, car il demande de filmer un point avec plusieurs caméras et sur tous les côtés. Une autre contrainte est évidemment le coût monétaire que la réalité virtuelle engendre à travers la production et post-production de contenus. Antoine Cayrol et Pierre Zandrowicz mettent l’accent sur l’aspect pédagogique et émotionnel que la réalité virtuelle peut apporter. Des formats tels que les web documentaires amènent les utilisateurs à « participer », à se « sensibiliser » à ce qu’ils voient et vivent.
Le  public est-il prêt ? Pour les producteurs d’Okyo, la question ne se pose même plus, il y a un transfert des écrans. Pourquoi ne pas aller plus loin en entrant dans l’écran avec la réalité virtuelle ? Les grands géants s’y sont déjà intéressés : Microsoft travaille sur une réalité mixte, à la fois augmentée et à la fois virtuelle. Mark Zuckerberg aimerait qu’on ne soit plus sur Facebook mais dans Facebook. Les médias traditionnels s’intéressent également à la réalité virtuelle car ils doivent sans cesse se repenser et se renouveler et la réalité virtuelle est une opportunité, un tournant, à ne pas rater.

•3e table ronde : la médecine en vidéo sur le web
Les intervenants étaient Franck Schneider, responsable du service communication digitale des HUG et Olivier A. Maillard, facteur d’innovation en digital business et médias sociaux de Manoo.ch, représentaient une entité du domaine public (HUG) et une du domaine privé (Hirslanden).
Les HUG utilisent le web de manière complémentaire, leur chaîne Youtube contient plus de 500 vidéos. Certaines ont un but préventif, d’autres sont simplement pour rassurer les patients et leurs proches. Même si le domaine de la santé n’est pas vraiment sujet à l’humour, les HUG aiment parfois aborder des thématiques de façon décalée. Par exemple leur vidéo sur Movember montre leur dernier robot de haute technologie (Da Vinci) raser un humain de manière parfaite.
Hirslanden, représentant des cliniques privées, a bien compris qu’aujourd’hui le public préfère regarder une vidéo plutôt que lire une brochure préventive. C’est pourquoi le défi du web est de capter l’attention des internautes en offrant trois aspects : un aspect communicationnel, un aspect environnemental et un aspect de témoignage.

20 Minutes, une stratégie de l’information exemplaire !
Vincent Antonioli, responsable commercial du 20minutes, et Philippe Favre, rédacteur en chef de 20 minutes, étaient présents pour nous présenter la stratégie adoptée au fil des ans. Le titre a bientôt 10 ans, une marque bien ancrée dans les esprits. La principale cible est composée de jeunes gens actifs et urbains. L’objectif est de s’adapter aux consommateurs. Par exemple, la rubrique « lecteur reporter » permet notamment à tout un chacun d’envoyer une photo ou un fait inédit qui se déroule sous ses yeux. Les lecteurs sont actifs, interactifs et c’est ça qui plaît, un retour, un dialogue, une participation. D’ailleurs 20minutes a lancé plusieurs projets, comme « moments suisses » (partage de photos) ou encore « Faites du bruit pour la Suisse » (partage de vidéos). Ce genre d’appel au public à participer fait le buzz mais relève aussi la diversité qu’offre la Suisse, notamment avec ses régions linguistiques différentes.
Récemment, 20minutes a mis à jour son application mobile pour offrir toujours plus aux utilisateurs. On peut scroller à l’infini des news ; voir qui est connecté et depuis où ; on peut évidemment personnaliser son contenu et être informé des news qui concernent nos centres d’intérêt.

Le financement du digital est possible grâce au chiffre d’affaires du print. Vincent Antonioli et Philippe Favre sont confiant et assurent que 20minutes est prêt à  un passage tout numérique. « Cela aurait peu d’impact négatif vu l’ancrage fort de la marque auprès des lecteurs ». Côté nouveauté, 20 Minutes Friday est dorénavant disponible en Suisse romande (jusqu’ici uniquement disponible en Suisse allemande). Ce complément est totalement dédié aux tendances mode et beauté, Vincent Antonioli et Philippe Favre le décrivent comme un “blogzine”, mi-blog, mi-magazine, et ont bon espoir quant à son succès.

Compte-rendu réalisé par Florence Shih, élève au Master de Medi@Lab de l’Université de Genève

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